Les troubles du comportement alimentaire (TCA) touchent de plus en plus de jeunes, avec des chiffres alarmants : 5% des adolescents sont concernés. Face à ce constat inquiétant, il est crucial d'agir en amont pour préserver leur santé physique et mentale. Chez Nutridiet, cabinet de diététique et de coaching sportif basé à Sainte-Maxime, Grégory Faitot accompagne au quotidien des jeunes et leurs familles pour prévenir ces troubles. Fort de son expertise, il nous livre ses conseils pour favoriser une relation saine à l'alimentation et au corps dès le plus jeune âge.
Anorexie mentale, boulimie, hyperphagie... Les troubles alimentaires revêtent différentes formes, mais partagent souvent des facteurs de risque communs. La pression sociale et les diktats de minceur, omniprésents dans les médias et les réseaux sociaux, peuvent fragiliser les jeunes en quête d'identité. Des commentaires négatifs sur leur poids ou leur apparence, même anodins, peuvent aussi déclencher un TCA.
La pratique de régimes restrictifs est un autre facteur de risque majeur. Les adolescents qui suivent des régimes ont 8 fois plus de risque de développer un TCA. Enfin, une faible estime de soi et un mal-être général peuvent aussi favoriser l'émergence de troubles alimentaires, utilisés comme stratégie de contrôle ou de gestion des émotions.
Le rôle des pairs est également crucial : les moqueries, le harcèlement et la pression du groupe peuvent pousser certains jeunes à adopter des comportements alimentaires malsains pour "rentrer dans le moule". L'influence des réseaux sociaux est aussi à prendre en compte : les ados y sont exposés en permanence à des images idéalisées et retouchées, qui peuvent affecter leur perception d'eux-mêmes.
Bon à savoir : En France, la loi du 29 avril 2008 oblige les médias à mentionner "photographie retouchée" sur les images modifiées, pour lutter contre la promotion d'idéaux de beauté irréalistes. Une mesure importante pour développer l'esprit critique des jeunes face à ces images.
Pour prévenir l'installation d'un TCA, il est essentiel de repérer les premiers signes d'alerte. Un changement brutal dans le comportement alimentaire, comme le fait de sauter des repas, de manger en cachette ou d'éliminer des aliments, doit alerter. Une préoccupation excessive pour le poids, une tendance à se peser fréquemment ou à dissimuler son corps sous des vêtements amples sont d'autres signes à surveiller.
Un repli sur soi, un isolement social ou au contraire une hyperactivité physique peuvent aussi masquer un trouble alimentaire. Les conséquences sur la santé sont potentiellement graves : dénutrition, carences, retard de croissance, troubles psychologiques... Dans les cas les plus sévères d'anorexie, le pronostic vital peut être engagé. Agir vite est donc primordial.
Certains signes physiques doivent aussi alerter : perte de cheveux, peau sèche, ongles cassants, troubles digestifs, aménorrhée... Autant de symptômes qui peuvent témoigner d'un trouble alimentaire sous-jacent. Les professionnels de santé ont un rôle clé dans le dépistage précoce : médecins, pédiatres et infirmiers scolaires peuvent repérer ces signaux lors des visites de routine.
Exemple : Léa, 16 ans, a perdu beaucoup de poids en quelques mois. Elle saute souvent les repas, s'isole de ses amies et fait du sport de façon intensive. Ses parents remarquent aussi qu'elle a les cheveux ternes et la peau très sèche. Inquiets, ils prennent rendez-vous chez le médecin, qui suspecte une anorexie mentale et oriente Léa vers une prise en charge spécialisée. Grâce à cette réaction rapide, Léa peut entamer un parcours de soins avant que les conséquences ne soient trop graves.
La prévention des TCA passe d'abord par l'éducation alimentaire au sein de la famille. Dès le plus jeune âge, il est important de manger ensemble dans une atmosphère détendue, sans catégoriser les aliments en "bons" ou "mauvais". Apprenez à votre enfant à écouter ses sensations de faim et de satiété, plutôt que de finir son assiette à tout prix.
Bannissez les régimes et la stigmatisation du poids à la maison. Évitez les commentaires sur l'apparence ou le poids, même positifs. Adoptez une attitude bienveillante et encouragez votre enfant à faire de même envers lui et les autres. Pratiquer une activité physique en famille, pour le plaisir et non pour brûler des calories, permet aussi de véhiculer une image positive du corps en mouvement.
Une alimentation équilibrée, riche en nutriments essentiels, est cruciale pour la croissance et le développement des ados. Veillez à ce que votre enfant mange suffisamment de fruits, de légumes, de protéines maigres et de "bons" gras, tout en se faisant plaisir avec des aliments moins diététiques de temps en temps. La notion d'équilibre est centrale.
Bon à savoir : Impliquer toute la famille dans la prévention des TCA est essentiel. Instaurez un dialogue ouvert et bienveillant autour des questions d'image corporelle et d'alimentation. Chacun doit pouvoir exprimer ses doutes et ses difficultés sans crainte d'être jugé.
Au-delà de l'alimentation, c'est tout le rapport au corps qu'il faut changer pour prévenir les TCA. Dans une société qui valorise la minceur à tout prix, il est crucial de développer l'esprit critique des jeunes face aux images irréalistes véhiculées par les médias. Apprenez-leur à déconstruire ces clichés et à s'en détacher.
Valorisez leurs qualités non liées à l'apparence : leurs talents, leur personnalité, leurs valeurs. Aidez-les à développer une estime de soi solide, basée sur qui ils sont et non sur leur image. En tant que parent, soyez à l'écoute, créez un climat de dialogue sans jugement. Si votre ado traverse une passe difficile, encouragez-le à exprimer son mal-être avec des mots.
Encouragez aussi votre enfant à développer des loisirs et des passions qui n'ont rien à voir avec l'apparence. Qu'il s'agisse de sport, d'art, de musique ou d'engagement associatif, ces activités l'aideront à se construire une identité plus riche, au-delà de son image. Cultiver des relations sociales positives, avec des amis qui partagent ses valeurs, sera aussi bénéfique pour son équilibre.
Malgré tous vos efforts de prévention, votre enfant peut développer un trouble alimentaire. Gardez en tête que vous n'y êtes pour rien et qu'il existe des solutions. L'important est de ne pas rester seul et d'en parler à un professionnel de santé dès les premiers doutes. Un médecin ou un diététicien pourra poser un diagnostic et proposer une prise en charge adaptée.
De nombreuses associations proposent aussi une aide aux personnes souffrant de TCA et à leurs proches, comme la ligne téléphonique Anorexie Boulimie Info Écoute. N'attendez pas que la situation s'aggrave pour agir, chaque jour compte. Avec un accompagnement spécialisé, en complément de votre soutien, votre enfant pourra à nouveau créer une relation de confiance avec la nourriture et avec lui-même.
A noter : Le film "To the Bone" (2017) aborde le thème de l'anorexie avec justesse et sensibilité, montrant le parcours d'une jeune fille vers la guérison. Une référence intéressante pour mieux comprendre le vécu des personnes touchées, et l'importance d'un soutien bienveillant de l'entourage.
En résumé, pour prévenir efficacement les TCA chez les jeunes, retenez ces points clés :
Chez Nutridiet à Sainte-Maxime, Grégory Faitot propose un accompagnement personnalisé aux jeunes et aux familles, pour les aider à adopter des habitudes alimentaires et un mode de vie plus équilibrés. Avec une approche bienveillante et sur-mesure, il vous donnera toutes les clés pour prévenir durablement les TCA. N'hésitez pas à le contacter pour mettre toutes les chances de votre côté.